Haut les masques! est un jeu avec les apparences et un travail camouflé sur les identités en construction.
Aborder frontalement l’autobiographie n’est facile pour personne, à plus forte raison pour des adolescents. Parce que l’identité est mouvante, parce qu’elle est autant faite de notre histoire que de nos projections et nos désirs, éternel mystère qui nous échappe, nous nous proposons de l’aborder au travers du masque et du costume et au plus près du corps, par le vêtement.
Nous débuterons ce projet par notre relation aux masques en créant en terre cuite, des « masques passeports », objet utilisé en Afrique central pour définir au-dela de l’appartenance ethnique, son rôle, son métier son statut social ou son histoire, une piéce d’identité mystérieuse et fantastique
Les vêtements, tout comme les masques passeport disent des choses de ce que nous sommes, obéissent à une forme de fonction sociale.
L’idée autour des vêtements est de s’en amuser, de les transformer, de les sortir de leur cadre habituel, d’une certaine façon de combiner cette norme avec des choses un peu « anormales », de mélanger une approche traditionnelle du costume et plus contemporaine d’un corps en extension, en somme de fabriquer des costumes personnalisés…
Les vêtements usagés sont aussi le siège d’une histoire. Ils en portent la trace, l’odeur parfois, ou simplement le souvenir.
Une grande collecte de vêtements sera organisée au sein du collège et ailleurs en début d’année scolaire afin de constituer la matière première dont se serviront les élèves. Il leur sera aussi proposé de faire un tri dans leurs propres vêtements et des petits éléments, afin d’intégrer des choses chargées de sens pour eux, genres d’amulettes.
A partir de là, ils fabriqueront leur propre costume en choisissant les vêtements supports et en les transformant en excroissances, bubons, franges, amas…. pour fabriquer un genre de deuxième corps fantasmé.